Littérature

Discussion avec Mélissa Restous

On débute décembre en compagnie de Mélissa Restous, une auteure aux multiples casquettes. A l’origine de plusieurs romans et nouvelles, elle accepte de revenir sur son parcours et de nous parler de ses projets à venir. Mais avant cela, je vous propose de découvrir le synopsis de L’Inconsolé,  un roman à la fois historique et fantastique, paru en janvier 2016 :

Au cœur du XIXe siècle, Sacha Gabrilov, vampire arrogant et décadent, parcourt le monde en compagnie d’Henri Duplessis. Lorsque la route des deux dandys les amènent jusqu’en France, ils deviennent rapidement la coqueluche de tout Paris. Au cœur de ces mondanités, Sacha remarque la jeune et innocente Louise Delorme. Le somptueux vampire n’a alors plus qu’un désir : se rapprocher de la jeune fille afin de la posséder et de la pervertir. Dans l’ombre, l’immortel engage alors un jeu dangereux…

Tu as déjà plusieurs romans et nouvelles à ton actif. Quand as-tu commencé l’écriture ?

J’ai commencé à l’école primaire par ma seule et unique (et très mauvaise) pièce de théâtre / comédie musicale. Au cours de mes années collège et lycée, j’ai entamé des tas d’histoires mais je ne suis pas certaine d’en avoir terminé plus de cinq. Ce qui m’a encouragée à poursuivre sont les commentaires de mes professeurs de français sur la qualité des rédactions que je rendais. Mais en réfléchissant bien à la question, je me dis que j’ai réellement commencé à écrire, à écrire dans un but sérieux, après la sortie de mon premier roman dans une maison à compte d’éditeur. Avant ça, je m’amusais, sans réfléchir à la technique, à l’intrigue, aux personnages, aux corrections… Mon attitude face à l’écriture a changé à partir du moment où j’ai compris que je pouvais, si ce n’est en vivre, du moins transformer le passe-temps en activité plus sérieuse.

As-tu une préférence entre roman et nouvelle ?

Roman, sans hésiter. J’ai beaucoup écrit de nouvelles pour répondre à des appels à textes et j’apprécie énormément cette forme (qui convient parfaitement à mon style très, voire trop, concis !) mais j’ai souvent envisagé cela comme des exercices de style ou des récréations. Pour savoir si j’étais capable de sortir de ma zone de confort, en écrivant un texte à la première personne par exemple, ou simplement pour m’amuser entre deux projets plus longs à mener. Le roman a besoin de plus de temps pour se développer, présenter un contexte et des personnages. D’ailleurs, en tant qu’auteur, la relation qu’on a avec ses personnages de roman est plus profonde. À passer des mois, voire des années, sur le même texte, on s’attache à eux. C’est presque la relation au texte qui est différente, finalement. La nouvelle est pleine de copains, ils sont sympathiques mais ils ne nous manquent pas quand on les quitte. Mes personnages de roman me suivent partout, je pense à eux tout le temps, bien avant et bien après l’écriture. Il en va de même pour l’atmosphère et les décors. La réflexion qui entoure un roman est bien plus vaste, l’engagement pour l’écrire est plus fort lui aussi.

Ton univers est plutôt historique et fantastique. Qu’est-ce qui te plaît dans ces genres en particulier ?

J’ai commencé à écrire du fantastique par solution de facilité. Mettre en scène des fantômes et des vampires me paraissait plus simple à gérer au niveau des péripéties. Je ne me sentais pas capable de raconter des histoires sans intervention du surnaturel, j’avais l’impression de ne rien avoir d’important à dire. Ensuite, mes études de lettres m’ont poussée vers un fantastique plus classique et subtil, inspiré des auteurs du XIXème siècle. Pendant deux ans, j’ai été plongée dans cette période, j’ai fait des tonnes de recherches pour rédiger un mémoire et je me suis dit qu’il fallait absolument transformer ce travail en roman (deux en fait). J’ai donc commencé à lier le fantastique à un contexte historique qui me plaisait et je me suis même amusée à faire surgir des artistes que j’apprécie entre deux pages. Par la suite, sur les textes que je suis en train de travailler, j’ai abandonné le fantastique pour ne garder que le côté historique (début XXème et XVIIème). A vrai dire, je n’ai pas envie d’écrire sur notre époque, j’aurais peur que ça n’ait pas assez de substance.

Sur ton blog, tu évoques librement ton parcours éditorial (les écrits acceptés, les refus et le travail en cours). Est-ce un besoin pour toi de faire preuve d’autant de transparence avec tes lecteurs ?

Il y a plusieurs raisons qui me motivent. D’abord, c’est une façon de signaler qu’on est toujours vivant en tant qu’auteur parce qu’il peut se passer des mois ou des années avant qu’un projet se concrétise par une publication. Et quand on n’a pas une renommée phénoménale, il faut communiquer régulièrement via les réseaux et les blogs pour ne pas tomber dans l’oubli total. Et faire part de ses projets permet de se motiver à les terminer, de trouver des personnes intéressées avec qui dialoguer… C’est une façon de se sentir moins seule aussi.
Ensuite, c’est parce que je veux être honnête avec ceux qui me lisent. Je veux montrer que l’écriture est parfois un art ingrat et qu’il y a beaucoup plus d’échecs que de réussites. Qu’il faut être patient et prudent. J’ai commis des erreurs et j’en parle pour que d’autres puissent les éviter.

Quels sont tes projets pour les mois et années à venir ?

En ce qui concerne l’écriture, j’ai terminé, ou presque, deux romans et je vais essayer de les faire publier. Le premier, L’Empyrée, se déroule entre 1908 et 1913 dans un manoir normand empli de secrets. Le deuxième, Contralto (le texte que je préfère à tous ceux sur lesquels j’ai travaillé) évoque la première guerre mondiale et les cabarets parisiens. Actuellement, j’écris un roman que j’espérais gothique mais qui m’échappe totalement alors on verra bien ce que ça donnera à la fin. Je suis longtemps restée perplexe face au résultat mais l’ensemble commence à me plaire. Et puis, j’ai quelques nouvelles liées à Oscar Wilde (de près ou de très loin) sous le coude et j’attends d’avoir l’inspiration pour en écrire une ou deux autres pour en faire un recueil.
J’aimerais aussi utiliser mon expérience (personnelle et professionnelle) pour donner quelques conseils d’écriture. Pas des recettes magiques (je suis la première à dire que ça ne fonctionne pas) mais des basiques à maîtriser pour bien mener une intrigue. Je suis en train de réfléchir au support le plus simple pour les diffuser et à la manière la plus simple et efficace pour les présenter.
Dans l’absolu, comme tout écrivain/écrivant/auteur…, j’aimerais, dans un avenir plus ou moins proche, vivre de l’écriture. Mais maintenant que je suis grande, je sais qu’il y a autant de chances que de gagner au loto !

Un grand merci à Mélissa Restous d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ses écrits, rendez-vous sur son site internet et ses réseaux sociaux : Twitter + Facebook. Pour obtenir des exemplaires de ses romans et nouvelles, direction Amazon.

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