Travailler en tant que freelance, c’est être considéré comme un expert dans votre domaine. S’il est vrai que la maîtrise de votre activité est indispensable pour parvenir à vous faire une place parmi la large communauté de prestataires prêts à vendre leurs services, d’autres paramètres sont à prendre en compte.
C’est notamment le cas de la définition de vos tarifs. Au-delà de vous permettre de payer vos charges mensuelles et de vous faire vivre au quotidien, cette donnée reflète également la qualité de votre travail, votre expérience et votre valeur ajoutée.
Ainsi, il est nécessaire de prendre le temps de calculer correctement le prix que vous attribuerez à vos prestations. Cela vous évitera, par exemple, de vous brader et de renvoyer une mauvaise image de votre entreprise.
Dans cet article, je vous explique les étapes à ne pas négliger pour fixer vos tarifs dans les règles.
Etudier le marché de son secteur d’activité
Avant de vous lancer dans des calculs savants, qui vous mèneront probablement nulle part, vous devez prendre le temps d’étudier le marché de votre secteur d’activité. Effectivement, si vous vous apprêtez à proposer vos services dans un domaine déjà très concurrentiel, avec peu de débouchés, sans apporter une vision nouvelle, il y a de fortes chances pour que votre profil passe inaperçu.
Ainsi, il est important que vous compariez l’offre et la demande, afin de travailler votre positionnement. Grâce à cela, vous pourrez notamment décider de vous spécialiser ou, au contraire, de proposer tout un panel de prestations, dans le but d’attirer des clients aux besoins très spécifiques.
Une fois cette première étape effectuée, procédez à un comparatif des prix affichés par vos concurrents/collègues. Cela vous permettra de dégager une première tendance, vous évitant ainsi de sous-estimer votre valeur ou d’être trop gourmand (pour commencer !). En effet, plus vous avez d’expérience et de bagages professionnels, plus vous pouvez vous permettre d’augmenter vos prix. Cela est d’ailleurs fortement recommandé pour asseoir votre crédibilité et mettre en avant votre expertise.
Calculer ses dépenses mensuelles
Si l’étude du marché est un élément crucial dans le calcul de votre tarif, le montant de vos charges mensuelles l’est tout autant, si ce n’est plus encore. Comme tout travailleur, vous aurez des cotisations à payer, mais aussi toutes vos dépenses professionnelles et personnelles à régler. Pour éviter d’être dans le rouge tous les mois, vous devez donc avoir une vision globale de vos dépenses, afin d’être en mesure de les couvrir sur le long terme.
Pour ce faire, le plus simple est de créer un tableau ou une liste reprenant l’ensemble de vos prélèvements automatiques et autres paiements plus ponctuels. Ne négligez rien et prenez le temps d’aller dans les détails : loyer, électricité, eau, Internet, téléphone, courses, assurances, loisirs, etc. Vous devez être en mesure de budgétiser votre vie quotidienne, en tant que particulier et indépendant, ce qui vous permettra de limiter les mauvaises surprises.
Gardez précieusement à portée de main le montant total de vos dépenses mensuelles. Ce dernier vous servira plus tard, pour définir votre taux horaire, votre tarif journalier et vos forfaits.
Déterminer sa valeur ajoutée
En étant freelance, vous ne pouvez pas compter sur l’appréciation de votre patron ou d’un supérieur pour constater vos progrès. Ainsi, il est important que vous fassiez régulièrement le point sur les compétences que vous avez acquises et les formations que vous avez suivies. Grâce à ce bilan, vous serez en mesure de définir votre degré d’expertise et de le répercuter sur votre grille tarifaire.
Pour y parvenir, vous pouvez notamment vous poser les questions suivantes :
– Quel est votre niveau d’expérience ?
– Votre secteur d’activité est-il concurrentiel ?
– Qu’est-ce qui vous différencie des autres prestataires ?
– Quelles certifications ou formations avez-vous validé ?
– Quels sont vos points forts ?
Plus votre expertise est confirmée, plus vous pouvez augmenter votre tarif en toute légitimité.
Définir son taux horaire, son tarif journalier moyen et ses forfaits
Vous avez à présent déterminé l’offre et la demande de votre secteur d’activité, calculé le montant de vos charges mensuelles, et mis en avant votre valeur ajoutée. Il est temps de passer aux choses concrètes : la définition chiffrée de votre tarif.
Selon les missions qui vous seront proposées, vous serez amené à créer des devis en utilisant un taux horaire ou un forfait. Certaines plateformes, quant à elles, vous demandent d’indiquer votre tarif journalier moyen. Pour éviter le stress de dernière minute, ayez au moins une idée approximative de ces trois données. Il sera toujours temps de l’affiner en fonction des demandes de vos prospects.
Le taux horaire vous permet de définir votre tarif à l’heure, puis de le multiplier selon le nombre d’heures que vous demandera une mission. Le tarif journalier moyen, quant à lui, est le montant que vous demandez pour une journée de travail. Plus difficile à estimer, puisque chaque freelance ne travaille pas forcément le même nombre d’heures en un jour, il est généralement utilisé pour les missions sur le long terme ou récurrentes. Le forfait, quant à lui, correspond à un tarif que vous appliquerez pour une association de services précise ou une quantité prédéfinie (par exemple, la rédaction d’un article de 800 mots + son optimisation SEO).
Calculer son taux horaire et son tarif journalier moyen
Pour calculer votre taux horaire, vous devez partir du salaire net que vous aimeriez percevoir chaque mois. A ce montant, ajoutez les cotisations sociales et fiscales que devez payer, ainsi que les frais de fonctionnement de votre activité. Divisez ensuite par le nombre d’heures ou de jours que vous souhaitez travailler par mois, vous obtiendrez alors votre tarif pour une heure.
Attention à bien vous assurer que vos futurs jours de vacances et ceux consacrés à votre gestion administrative seront bien couverts. Effectivement en étant freelance, vous ne bénéficiez pas des congés payés, ni d’un salaire fixe. Ainsi, si vous ne travaillez pas, vous n’avez plus d’entrées d’argent, à moins de mettre en place des revenus passifs. Toutefois, votre taux horaire n’est pas applicable au temps consacré à la prospection, à votre communication, ou encore à votre comptabilité.
Pour avoir un taux horaire au plus proche de la réalité, retirez environ 30 % de votre temps de travail estimé. Au lieu d’avoir 22 jours travaillés par mois, choisissez comme base 15,4 jours.
Prenons un exemple, avec pour référence 2 000€ de rémunération :
– Pour payer les charges : 2 000 € x 2 = 4 000 €
– Pour prendre des vacances : 4 000 + 10 % = 4 400 €
– Frais de fonctionnement : 4 400 + 300 = 4 700 €
– Calcul du tarif journalier : 4 700/15,4 = 305 € / jour
– Calcul du taux horaire : 305/7 = 43,57 € / heure
Définir ses forfaits
Selon votre activité, il se peut que vos prospects aient besoin d’un package pour répondre à leurs besoins. Vous pouvez alors prévoir des services qui seront payés au forfait, afin de leur donner envie de faire affaire avec vous, puis de les fidéliser. Généralement, les forfaits permettent à vos clients de faire des économies et vous assurent, de votre côté, des prestations plus conséquentes. Il s’agit donc d’une relation gagnant-gagnant.
Pour définir le prix de vos forfaits, vous pouvez partir de votre taux horaire et appliquer une remise, pour rendre ce pack de prestations attractif et inciter votre prospect à devenir un client.
Prévoir des tarifs pour les situations exceptionnelles
Pour certaines missions, vous serez peut-être amené à travailler dans des conditions exceptionnelles : le week-end, le soir ou en urgence. Dans ces cas précis, vous pouvez revoir votre tarif à la hausse, si vous le désirez, pour faire face au chamboulement de votre emploi du temps ou aux heures supplémentaires que vous devrez effectuer.
Aucune règle n’est à suivre impérativement en la matière. C’est à vous de juger s’il est nécessaire d’augmenter vos prix et, si oui, de combien.
En définitive, fixer ses tarifs est une étape incontournable, mais pas toujours évidente à mettre en place. S’il y avait un conseil à retenir parmi tous ceux que vous pourrez trouver sur Internet, ce serait de vous faire confiance. Vous savez, au fond de vous-même, de combien vous avez besoin pour vivre au quotidien et vous connaissez la valeur de votre travail. Suivez votre instinct, n’hésitez pas à expérimenter et à ajuster votre grille tarifaire au fil du temps. La définition de vos prix n’est pas une science exacte, mais bien un moyen de vous rapprocher d’un idéal.
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