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Discussion avec Stéphen Urani

Prête-plume, rédacteur de discours ou encore copywriter, Stéphen Urani manie les mots avec dextérité et élégance. C’est pour mettre en lumière ses différentes activités, généralement exercées dans l’ombre, qu’il a accepté de répondre à quelques-unes de mes questions.
À travers notre échange, vous découvrirez des métiers de plus en plus plébiscités, mais qui conservent encore une part de mystère. Il s’agit également d’un bel hommage rendu à notre langue française. Amoureux des lettres, je vous laisse plonger dans l’univers de mon nouvel invité.

Le texte est une ambiance, une articulation d’idées et d’effets. Trouver le prête-plume de confiance n’est pas chose aisée. La rédaction de contenus est un artisanat délicat. Les pouvoirs de la langue sont sous-estimés.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis l’ombre du texte ! 
Plaisanterie mise à part, je peine à vous répondre. Du point de vue institutionnel, je suis docteur en philosophie, ex-enseignant, ex-responsable éditorial d’une agence média et je vis aujourd’hui de mes écrits avec Atmosphères-T
S’il me fallait répondre de manière plus spontanée, je dirais que je suis « plume ». Ni plus ni moins. Le terme est superbe, son horizon est large et il ouvre à bien des trajectoires pour l’imaginaire… 

Vous proposez vos services en tant que prête-plume (ghostwriter) et rédacteur de discours. À qui s’adresse ce type de prestation ?

J’interviens principalement dans deux champs : l’entreprise et la politique.  
En entreprise, il s’agit de soutenir ou de consolider la parole de dirigeants ou de managers. Deux cas de figures : les discours et les contenus écrits. Mot pour les salariés, discours dans le cadre de levées de fonds, présentations en ambassades : c’est à chaque fois le contexte qui guide la plume. Je réécris aussi beaucoup, qu’il s’agisse de courriers importants ou de contenus sur les sites web. Enfin, j’ai eu l’occasion de composer plusieurs livres d’entrepreneurs : biographies, romans, essais ou formations. 
En politique, l’affaire est tout aussi large. Je reconnais, sans honte, des manières de mercenaire… Mon seul parti, c’est la langue française. Mes prestations vont du discours de campagne à l’essai politique. J’étais d’ailleurs la plume d’un candidat tout au long des législatives 2022. Une très belle aventure, avec ses grâces et, naturellement, son lot de frustrations. Peu de choses sont aussi excitantes que la formulation des idées ou la promotion des valeurs. Il s’agit de leur donner des formes nouvelles, de leur offrir une puissance adaptée à la circonstance. Ceci dit, le cadre électoral est tout de même contraignant et vous n’êtes pas toujours entendu comme vous le voudriez par l’équipe de campagne… C’est tout le jeu. On vient vous chercher pour apporter du souffle à un programme, pour y mettre de l’élégance, de l’originalité, pour composer des éléments de langage. Mais, tout à la fois, il faut se plier à des manières politiques parfois convenues. J’ai adoré cette lutte pour l’équilibre ! 
De temps à autre, je suis aussi sollicité par le monde associatif, c’est très rafraichissant. J’ai aussi été la plume d’un entrepreneur qui, à deux reprises, s’est trouvé maître de cérémonie d’un beau concours d’éloquence. Sans doute mon expérience la plus amusante, tant j’étais libre en termes d’humour ! J’en ai fait des caisses ! 

En quoi consiste concrètement votre accompagnement en ghostwriting ?

Il me semble que toute réponse arrêtée serait ici fausse. Réductrice, tout au moins. Pas un mois ne s’écoule sans qu’une mission inédite me soit confiée. Pour le dire autrement, je suis au service de projets plutôt que de secteurs. On vient me chercher avec des enjeux de notoriété, des questions de pédagogie ou des pages blanches qui terrifient. 
En réalité, systématiquement, c’est à un artisanat de la langue que je dois me livrer. Il y a un orateur. Il y a des destinataires. Entre eux, il y a mille voiles qu’il s’agit de lever pour être entendus. Qu’il s’agisse du politique ou de l’entrepreneur, l’affaire est la même, peu ou prou. Un contexte, un ton, un objectif.

Vous avez également développé une agence de contenu luxe, grâce à laquelle vous rendez la rédaction élégante accessible à tous. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous spécialiser dans cette écriture aux accents poétiques et aux finitions haute couture ?

Une conviction forte : tout le monde est sensible aux effets d’une langue soignée ! Il ne s’agit pas de remplacer du contenu éditorial par des poèmes contemporains, mais de faire en sorte que la lecture soit une expérience, au même titre que l’observation d’un produit. Et la conviction s’est accompagnée d’un constat : nous sommes finalement peu de rédacteurs à mettre les belles lettres au service de la communication commerciale. C’est une sorte de niche. J’y suis bien ! 
Il y a quelque chose d’assez évident dans la rédaction pour la mode, le luxe ou le lifestyle. Mais, la description produit pour n’importe quelle boutique en ligne, la présentation de n’importe quelle équipe ou prestation gagne aussi à suivre les voies de l’originalité ! 

Vous évoluez dans divers secteurs d’activité, tels que la mode, l’architecture ou encore la pédagogie. Y en a-t-il qui vous captivent plus que d’autres ?

J’hésite à mentir… Est-ce que tout me passionne ? Non. Évidemment pas… Mais, encore une fois, le secteur est second : c’est le bel objet d’artisanat textuel qui m’importe. Cela dit, il est vrai que les secteurs en recherche d’élégance me touchent tout particulièrement… Promouvoir une agence d’architecture d’intérieur. Valoriser le travail d’une styliste. Rédiger un texte pour le book d’un artiste. Alors, là, oui, je suis la plus heureuse des plumes ! 

Un grand merci à Stéphen Urani de s’être prêté au jeu des questions-réponses. Pour en apprendre davantage sur ses prestations ou faire appel à ses services, vous pouvez consulter son portfolio de rédacteur web et son profil LinkedIn. À votre tour, apportez une touche de délicatesse à votre communication et sortez enfin du lot !

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