Sillages – Iris Thaumas

Titre : Sillages
Autrice : Iris Thaumas
Publication : 2025
Genre : recueil de nouvelles
Édition lue : Librinova
Nombre de pages : 155
Statut : lu du 24/06/25 au 30/06/25
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Synopsis : Secrets enfouis, retours aux sources poignants, retrouvailles avec des lieux chargés de mémoire, histoires où l’enfance se confronte à sa propre obscurité, où les jeux anodins cachent parfois des vérités dérangeantes, inavouées, des émotions complexes et refoulées : chaque nouvelle révèle des pans de réalité souvent trop longtemps ignorés, laissant le lecteur dans l’expectative. Sillages est aussi une expérience sensorielle où l’atmosphère lourde et mystérieuse imprègne chaque ligne, une exploration littéraire émotionnelle et troublante.
Plongez avec Iris Thaumas dans un univers où les ombres du passé s’étirent inlassablement sur le présent, où la culpabilité danse en silence et où les secrets de famille rôdent en toile de fond. Des choix irrévocables, des décisions pesantes aux conséquences inattendues sont autant de fils narratifs tissés par l’auteur, invitant le lecteur à plonger dans les abysses de l’esprit humain.

Chronique : J’ai eu le plaisir de lire ce recueil de nouvelles grâce à une collaboration avec son autrice, Iris Thaumas. Dès la lecture de la quatrième de couverture, j’ai su que ces différentes histoires sauraient me toucher d’une manière ou d’une autre. Cela a bien été le cas, tantôt en réveillant ma curiosité et mon envie de voyager, tantôt en me rappelant combien l’esprit humain peut être complexe et imprévisible.
En effet, les premiers récits m’ont permis de redécouvrir des régions françaises que j’ai déjà eu l’occasion de parcourir, à l’image de la Bretagne et de la Normandie. Ils m’ont aussi emportée au-delà des mers et des océans pour explorer les paysages et les traditions de la Polynésie française. Quelle que soit la destination, l’autrice a un talent certain pour permettre au lecteur de s’y projeter, comme s’il connaissait déjà les lieux. Les mots sont choisis avec soin et précision, ne laissant rien au hasard. Ce vocabulaire riche, qui peut effrayer au premier abord, est en réalité ce qui fait la force de ces nouvelles. En tant que lecteurs, on a l’impression d’être pris dans un tourbillon jusqu’à la toute dernière révélation. L’effet de ce twist final n’en est que plus fort, nous laissant pantelants pendant quelques instants. D’ailleurs, contrairement à un roman dont je dévore les chapitres les uns à la suite des autres, j’ai pris la décision, cette fois-ci, de ne lire qu’une ou deux nouvelles à la fois pour en apprécier toutes les nuances. J’avais ce besoin presque viscéral de m’imprégner des lieux, des personnages et de leur histoire pour saisir toutes les informations qu’Iris Thaumas partage avec son lectorat, mais surtout pour laisser la place aux non-dits d’exister pleinement. Car oui, à mes yeux, ces récits ont bien souvent plusieurs sens, que chacun peut comprendre ou interpréter différemment selon son propre vécu.
C’est d’autant plus vrai pour les nouvelles qui apparaissent en seconde moitié du recueil, dont les sujets abordés sont particulièrement sombres. J’ai beaucoup aimé cette dichotomie que l’autrice nous propose entre des paysages qui s’apparentent à la douceur et à la quiétude et des protagonistes dont les actes et les pensées révèlent toute la noirceur dont l’humanité est capable. C’est une opposition qui fonctionne parfaitement et qui ne fait que renforcer le poids que les mots peuvent avoir sur les lecteurs.
En définitive, Sillages est une lecture captivante, bien que déroutante. J’ai aimé plonger dans ces secrets de famille et ces émotions qui ne peuvent pas nous laisser indifférents. On ressort de cette lecture avec un nouveau regard sur la psychologie humaine, qui n’en finit pas de nous surprendre.