Architecte ou jardinier : Comment structurer son écriture ?

En écriture, il est souvent dit que les auteurs sont classés en deux catégories : les architectes et les jardiniers. Si les différentes représentations qui en sont faites sont parfois extrêmes, elles apportent tout de même des astuces pertinentes pour mener à bien un projet. C’est particulièrement vrai si vous vous lancez dans l’écriture d’un premier roman.
Effectivement, mettre au point une intrigue et la mener jusqu’à la fin n’est pas un exercice facile. Pouvoir prendre appui sur des techniques d’organisation est donc bénéfique pour tenir sur le long terme.
Dans cet article, je vous présente les deux pratiques les plus répandues, avant de vous en dire plus sur un troisième mode de fonctionnement qui me semble tout aussi efficace.

Architecte : Définir son plan d’action avant d’écrire

A l’image de l’architecte qui élabore un plan avant de lancer la construction de ses projets, de nombreux auteurs préfèrent dessiner les contours de leur histoire, avant de commencer le travail d’écriture. Cela consiste, notamment, à avoir une idée précise des personnages qui interviendront dans le récit. Il ne s’agit pas ici uniquement des principaux, mais aussi des protagonistes secondaires plus ou moins importants au bon déroulement de l’intrigue. De même, l’auteur ne se limite pas à donner un prénom et une apparence physique à ses personnages, mais leur attribue un rôle précis.
Au-delà de définir le casting du récit dans les moindres détails, les architectes sont également reconnaissables grâce à leur habitude de planifier chaque rebondissement, chaque scène et chaque chapitre. En effet, avant même de commencer le premier jet de leur roman, ils aiment pouvoir avoir une vue d’ensemble de leur histoire et suivre une trame déjà bien établie. Pour les plus perfectionnistes d’entre eux, cela pourrait même signifier que l’écriture n’est finalement plus qu’une formalité. Ayant déjà le fil rouge de leur intrigue en tête, mais aussi dans des documents rédigés (à la main ou sur l’ordinateur), ils n’ont plus qu’à suivre scrupuleusement ce qu’ils ont déjà mis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, à mettre au point.
En d’autres termes, les architectes ne laissent pas de place au hasard. Tout a été minutieusement pensé, afin d’atteindre le point final sans rencontrer d’obstacles majeurs.

Jardinier : Laisser libre cours à ses idées tout au long du processus d’écriture

En comparaison de l’architecte, nous retrouvons généralement le jardinier. Contrairement au premier, le second ne prend pas appui sur un plan qui ne laisse que peu de place à l’improvisation. Le jardinier, effectivement, a davantage tendance à laisser libre cours à son imagination pendant l’écriture du premier jet. C’est davantage à l’étape de la réécriture qu’il devient bien plus exigeant envers lui-même. Cette analogie avec le jardinier s’explique donc ainsi : il laisse pousser les fleurs, les plantes et les arbres comme bon leur semble, avant de venir les tailler pour leur donner une forme plus harmonieuse.
Dans la pratique, le jardinier ne part pas de rien. Pour bon nombre des auteurs qui se reconnaissent dans cette catégorie, des bases ont d’ores et déjà été définies. Cela signifie, par exemple, qu’ils peuvent prendre appui sur des personnages forts, à la personnalité singulière ou avec un trait de caractère à développer tout au long de l’histoire. Au niveau de l’intrigue, ils ont, en principe, une idée relativement précise du début du récit et des différents rebondissements à inclure au fil des chapitres. En revanche, selon les écrivains, il n’est pas systématique qu’ils aient déjà connaissance des scènes centrales ou du dénouement. Cela s’explique notamment par le fait que les actions se présentent à eux au fur et à mesure de leur avancée. D’une certaine manière, ils laissent leurs personnages prendre vie en eux et ne font office que d’intermédiaires pour raconter leur vie.

Devenir architecte paysagiste pour mener à terme son projet

Les deux profils présentés ci-dessus ont chacun des avantages et des inconvénients. Afin de mener à terme votre projet d’écriture, il est avant tout recommandé de suivre votre propre mode de fonctionnement. Vous aurez beau appliquer tous les conseils et toutes les routines adoptées par les écrivains à succès, si cela n’est pas en accord avec votre propre vision de la littérature, vous ne prendrez pas plaisir dans votre pratique et vous vous découragerez en cours de route.
Devenir un architecte paysagiste semble donc être l’une des voies à emprunter, en particulier si vous vous lancez dans l’écriture d’un roman pour la première fois. Osez expérimenter plusieurs méthodes, dans l’objectif de trouver celle qui fait le plus écho à vos besoins et à vos attentes. Votre plume n’en sera que plus fluide et vous parviendrez davantage à transmettre votre message, tout en faisant appel aux émotions de vos futurs lecteurs.
De ce fait, si certaines scènes requièrent un plan, avec un déroulement bien précis, prenez le temps de définir chaque étape. Au contraire, si vous vous sentez plus à l’aise en improvisant au fil des pages, libre à vous d’agir ainsi. Aucune pratique n’est meilleure qu’une autre. En réalité, il existe autant d’approches que d’écrivains. Il n’appartient qu’à vous de créer la vôtre.

Vous en savez désormais plus sur ces différentes appellations qui sont données aux auteurs. Que vous vous reconnaissiez ou non dans l’une de ces catégories n’a finalement que peu d’importance. L’essentiel est bel et bien que vous avanciez dans votre projet et que vous puissiez, un jour, inscrire le mot « Fin » sur votre manuscrit. Adoptez donc la méthode qui vous convient le mieux ou inventez vos propres règles : vous êtes le maître du jeu, ne l’oubliez pas.