L’envol – Aurélie Valognes

Titre : L’envol
Autrice : Aurélie Valognes
Publication : 2023
Genre : contemporain
Édition lue : Fayard
Nombre de pages : 347
Statut : lu du 15/03/24 au 16/03/24
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Synopsis : Entre une mère et sa fille, l’amour reste toujours fragile. Entre bienveillance et malentendus, envie d’être ensemble et désir d’émancipation, portraits croisés d’une mère célibataire et de sa fille unique. D’abord fusionnelle, leur relation se distend quand l’école puis l’ascension sociale de la fille viennent heurter les rêves plus modestes de la mère.
Un roman touchant, beau et émouvant sur l’amour filial, qui interroge les différences de classes, les notions de réussite et de bonheur, et qui pose surtout la question que nous avons tous dû affronter : peut-on grandir sans trahir ?

Chronique : Ces dernières années, j’ai eu l’occasion de lire quelques titres d’Aurélie Valognes, mais sans véritablement rencontrer le coup de cœur que d’autres lecteurs ont pu avoir avant moi. Toutefois, depuis que j’ai regardé l’émission Un dimanche à la campagne dans laquelle l’autrice a été invitée, j’ai souhaité réitérer l’expérience. En effet, son témoignage m’a beaucoup touchée et j’ai noté plusieurs similitudes entre son parcours et le mien. Elle a donc toutes les cartes en main pour venir cueillir mon cœur de lectrice. Reste plus qu’à trouver l’histoire qui fera la différence.
Le roman L’envol est arrivé jusqu’à moi par hasard. J’avais initialement prévu d’emprunter un autre titre de l’autrice à la bibliothèque, mais il n’était finalement pas disponible. Ne voulant pas repartir les mains vides, j’ai opté pour ce récit et je ne regrette absolument pas. En effet, le coup de cœur tant attendu est enfin arrivé !
Dès les premières pages, j’ai ressenti une forte connexion avec Lili. En racontant son enfance, et notamment son goût pour l’école et l’apprentissage, j’ai eu l’impression de plonger dans mes propres souvenirs. Ainsi, je me suis vite attachée à cette petite fille qui grandit au fil des pages. Cela a été d’autant plus vrai que j’ai, moi aussi, eu un cours de sciences économiques et sociales durant lequel il a été question des classes et des statistiques peu encourageantes en termes d’ascension et de réussite, et que j’ai ressenti cette même urgence de prouver qu’il était possible de passer outre ces nombres.
Au-delà de ces éléments qui m’ont rappelé mon expérience, j’ai aimé suivre l’évolution de Lili et Gabrielle, ainsi que celle de leur relation. L’équilibre entre ces deux femmes n’est pas toujours simple à trouver, c’est pourquoi j’ai apprécié en apprendre davantage sur leur complicité et leurs différends. Cela montre que malgré les épreuves, les incompréhensions et les chemins empruntés, l’amour peut toujours être au rendez-vous entre une mère et sa fille.
Côté écriture, je dois reconnaître que j’ai eu un peu de mal à entrer dans la structure singulière choisie par l’autrice. Au sein d’un même chapitre, elle alterne constamment les deux points de vue, n’offrant pas de mise en scène traditionnelle. Cela m’a un peu décontenancée au départ, mais je me suis finalement prise au jeu de cette construction. Elle nous donne l’occasion d’avoir le ressenti des deux protagonistes en même temps et de mieux appréhender leurs réactions. Finalement, cela renforce notre attachement à leur égard.
En définitive, j’ai été emportée par cette histoire émouvante et criante de vérité. C’est bien simple, j’ai enchaîné les pages sans même m’en rendre compte. Cela me donne d’ailleurs envie de découvrir La Lignée, le dernier roman d’Aurélie Valognes. J’ai désormais l’intime conviction que ses mots parviendront à plus me toucher que c’était le cas auparavant. Si vous n’avez pas encore lu L’envol, je vous le recommande chaleureusement.

Egalement d’Aurélie Valognes : Né sous une bonne étoile