Titre : L’Été avant la guerre
Auteure : Helen Simonson
Publication : 2017
Genre : fiction historique
Édition lue : 10/18
Nombre de pages : 664
Statut : lu du 04/07/18 au 10/07/18
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Synopsis : Été 1914. Beatrice Nash, jeune professeure, découvre le village de Rye et sa gentry locale. Elle a fait vœu de célibat et se rêve écrivain – des choix audacieux dans la société conservatrice de ce début de siècle, que l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne vient bouleverser. Les hommes s’engagent, et Beatrice voit partir Hugh, le neveu de sa chaperonne, avec un étrange sentiment… Helen Simonson signe un roman pétillant et mordant, entre comédie de mœurs, tableau romantique et portrait féministe, Downton Abbey et Jane Austen. Lumineux et… so british !
Critique : J’ai toujours été captivée par les fictions historiques, notamment lorsqu’elles ont pour thème les Guerres Mondiales ou la déportation. Je trouve que ces romans sont un excellent moyen de se souvenir de cette période terrible de notre Histoire et d’en apprendre davantage sur le quotidien de celles et ceux qui l’ont vécue. L’Été avant la guerre d’Helen Simonson est un roman passionnant, qui dépeint les derniers jours de protagonistes britanniques avant que leur pays ne s’engage dans le conflit mondial. L’intrigue est très complète, nous proposant à la fois une saga familiale, une vue d’ensemble de l’implication de la Grande Bretagne au cours de la Première Guerre Mondiale, mais aussi une chronique de la société anglaise de l’époque. Sur ce dernier point, nous retrouvons beaucoup de similitudes avec les romans de Jane Austen, même si les deux périodes historiques traitées sont bien distinctes l’une de l’autre. En effet, le personnage de Beatrice Nash peut nous faire penser, entre autres, à Elizabeth Bennet. Toutes deux ont la même volonté d’émancipation et de prouver que les femmes peuvent évoluer, sans toujours devoir dépendre d’un homme et d’un mariage qui leur donneraient une situation confortable. On découvre donc des femmes au fort caractère, prêtes à travailler et à se battre contre les préjugés pour subvenir à leurs propres besoins, mais qui sont également là pour soutenir les hommes dans l’effort de guerre en y participant à leur manière.
C’est un récit très bien construit, durant lequel on voit l’évolution de la guerre, ainsi que celle des personnages. L’action va crescendo, tout comme les relations qui lient les protagonistes. Plus les chapitres passent, plus nous nous attachons à eux, au risque d’avoir le cœur brisé car, comme le suppose le thème de la guerre, il va y avoir quelques pertes. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de ce roman : l’auteure ne nous ménage pas et traite le sujet principal jusqu’au bout, quitte à se séparer de protagonistes particulièrement importants. Cela aurait été étrange que le village de Rye ne compte pas de victimes alors que de nombreux hommes se sont engagés.
Concernant le style de l’auteure, j’ai beaucoup apprécié la façon dont elle amène les choses. Encore une fois, on peut faire le parallèle avec Jane Austen, puisque les critiques qui peuvent être faites à l’encontre de la société britannique de l’époque sont faites subtilement mais le message est tout de même clairement passé.
Enfin, la dureté de la guerre et celle des conditions des femmes sont adoucies par de belles romances. Si ce roman nous encourage à réfléchir à propos de sujets sérieux et encore d’actualité, il nous permet également d’aborder des thèmes plus légers grâce aux belles romances que l’auteure nous propose au fil des chapitres.
En définitive, j’ai beaucoup aimé découvrir cette histoire touchante et très enrichissante d’un point de vue historique. On ressent le travail de recherches que l’auteure a effectué pour son écriture, sans pour autant nous proposer un documentaire qui pourrait perdre le lecteur. Elle est parvenue à trouver un juste milieu entre le récit instructif et l’histoire divertissante. Pour cela, ce roman est un véritable coup de cœur que je vous recommande sans aucune hésitation ! C’est une lecture idéale pour l’été, puisque l’intrigue se déroule justement à cette période de l’année.