Titre : Charmer, s’égarer et mourir
Auteure : Christine Orban
Publication : 2016
Genre : roman historique
Édition lue : Albin Michel
Nombre de pages : 289
Statut : lu du 03/08/19 au 06/08/19
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Synopsis : C’est Marie-Antoinette que je voulais écouter. L’écouter comme si j’avais été sa confidente. Sa voix résonne dans sa correspondance, dans ses silences, dans les mots effacés et retrouvés. Je l’ai entendu. Les lignes tracées de sa main sont comme des notes sur une partition de musique. Je perçois l’incertitude de son timbre, sa sensualité, je perçois des sons graves et légers comme l’eau d’une rivière, une rivière de larmes.
Critique : Lorsque j’ai commencé ce livre, je m’attendais à redécouvrir l’histoire de Marie-Antoinette, mais sous la forme d’un roman, comme j’aurais lu une fiction ordinaire. Ce ne fut pas le cas. Charmer, s’égarer et mourir est, à mes yeux, davantage un documentaire qu’un véritable roman, comme cela est indiqué sur la couverture. En effet, les premiers chapitres n’expliquent pas le quotidien de Marie-Antoinette, en reprenant son point de vue, mais nous donnent des informations à propos de la décision de Christine Orban d’écrire un livre sur Marie-Antoinette et comment elle est parvenue, à l’aide de d’autres écrits, à se faire sa propre opinion sur cette reine singulière. Jusqu’à la moitié du livre, on apprend finalement peu de choses sur Marie-Antoinette, l’accent étant mis sur le travail de recherches de l’auteure et sur la relation qu’elle entretient avec cette femme qui a marqué l’Histoire. C’est en ce sens que, pour moi, Charmer, s’égarer et mourir est plutôt un documentaire ou un essai.
Cette tendance est moins marquée dans la seconde partie du livre, dans laquelle le lecteur est plus plongé dans le quotidien de Marie-Antoinette et de son entourage. On la suit de l’Autriche à la France, on découvre ses premiers pas en tant que reine et sa relation parfois compliquée avec son mari, Louis XVI. Ce sont ces détails et anecdotes que je souhaitais trouver en me lançant dans la lecture de ce livre. Bien qu’ils arrivent tardivement, j’ai pris beaucoup de plaisir à me glisser dans les « coulisses » de la Révolution française et des derniers jours de Marie-Antoinette, l’ultime reine de France et de Navarre. Cette partie de Charmer, s’égarer et mourir est traitée avec plus d’émotion et avec un point de vue plus littéraire, ce qui donne davantage de profondeur au texte et vient cueillir le lecteur, qui ne peut pas rester indifférent au sort qui est réservé à Marie-Antoinette et à ses proches. On a beau connaître le dénouement avant même de commencer notre lecture, Christine Orban parvient à raviver les sentiments d’injustice, de peine ou encore de compassion envers Marie-Antoinette.
Je tiens tout de même à souligner que j’ai trouvé dommage que certains éléments soient répétés d’un chapitre à un autre, alors que le roman fait moins de 300 pages et qu’il y avait probablement suffisamment de matière pour écrire autant sans avoir à reprendre des événements déjà expliqués précédemment. J’ai également été gênée par le fait que l’auteure s’engage à appeler Marie-Antoinette « M-A » tout au long de son livre et alterne finalement entre surnoms, initiales et nom complet. Le fait que Christine Orban passe de sa propre histoire, c’est-à-dire sa découverte de Marie-Antoinette et sa volonté d’écrire un livre à son sujet, à celle de la reine sans prévenir qu’il n’est plus question du même point de vue est parfois déstabilisant. J’ai été contrainte de relire certains passages, ne comprenant pas les anachronismes ou les références, me rendant compte finalement que nous étions de nouveau en train de suivre le récit de l’auteure et non le parcours de Marie-Antoinette.
En définitive, je ne vous cache pas que jusqu’à la moitié du livre, j’ai plusieurs hésité à arrêter ma lecture. Charmer, s’égarer et mourir ne correspondait pas à mes attentes et à ce que la première et la quatrième de couverture annonçaient. Néanmoins, je suis ravie d’avoir poursuivi car les derniers chapitres répondaient davantage à mes critères et m’ont réellement plongée dans le quotidien de Marie-Antoinette. C’est un livre intéressant, avec des anecdotes et des précisions qui nous permettent de mieux comprendre cette période de l’Histoire.
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