Chroniques littéraires

La Vérité sur l’affaire Harry Quebert – Joël Dicker

42619824Titre : La Vérité sur l’affaire Harry Quebert
Auteur : Joël Dicker
Publication : 2012
Genre : Roman policier
Édition lue : De Fallois Poche
Nombre de pages : 859
Statut : lu du 27/08/19 au 09/09/19
Obtenir un exemplaire

 


Synopsis :
À New York, au printemps 2008, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l’innocence de son ami Harry, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête.
Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ?

Critique : Contrairement à d’habitude, j’ai découvert l’histoire de La Vérité sur l’affaire Harry Quebert en regardant la série à la télévision avant même de me plonger dans la lecture du roman. Plus une question de timing que de véritable choix, je ne regrette finalement pas de m’être laissé tenter par l’adaptation. En effet, cela m’a permis d’appréhender la lecture autrement, en imaginant davantage les personnages, mais aussi en prêtant plus attention encore aux détails donnés dans la narration et les dialogues pour démêler le vrai du faux. L’adaptation étant très fidèle au roman, je n’ai pas du tout été déçue de retracer l’histoire de Harry, de Nola et de Marcus, entre autres. Au contraire, cela a renforcé l’attachement que j’avais ressenti pour ces personnages lors de la diffusion des épisodes de la série. J’avais l’impression de retrouver de vieux amis, qui se rappelleraient des moments passés. Les protagonistes sont très bien construits, à base de facette agréable et d’un côté plus sombre, chacun se révélant progressivement au fil des pages. C’est cette dualité, présente chez quasiment chaque personnage, qui rend l’intrigue plus complexe et la résolution de l’enquête presque impossible. Le fait que les protagonistes ne soient pas lisses renforce également la crédibilité du récit, montrant que chacun peut révéler une nouvelle personnalité lorsqu’il est confronté à des événements exceptionnels.
J’ai beaucoup apprécié la construction du récit, que ce soit au niveau des conseils donnés par Harry à Marcus, des changements de point de vue entre les actions terminées et celles en cours, les nombreux retournements de situation et le twist final qui remettent sans cesse en question tout ce que l’on vient de lire. Même si je connaissais le dénouement de l’histoire, j’ai été de nouveau surprise par certains éléments, que ma mémoire avait mis de côté ou auxquels je n’avais pas forcément prêté attention lors de la diffusion de la série. Ainsi, le suspense a été ménagé jusqu’à la dernière page et j’ai pu apprécier le talent de Joël Dicker au même titre que les lecteurs qui découvrent progressivement ce que cache cette intrigue.
En effet, la plume de l’auteur est fluide, très agréable à suivre et sait nous plonger dans les événements comme si nous faisions partie de l’histoire. On se prend facilement au jeu des hypothèses et des déductions grâce aux éléments que nous avons en notre possession. Mais comme dans tout bon roman policier, les révélations finales renversent toutes nos certitudes et nous font repartir de zéro, voyant les indices d’un nouvel œil. On était pourtant prévenus, grâce aux conseils de Harry, mais on ne peut pas imaginer que l’intrigue prendrait une telle ampleur, alors que tout semble s’emboîter facilement comme un puzzle. Peut-être trop facilement, justement. C’est un coup de maître de la part de Joël Dicker de jouer ainsi avec ses lecteurs. Ils ne peuvent qu’être emportés dans ce tourbillon infernal et tomber de haut en cette fin de roman, pour leur plus grand plaisir.
En définitive, j’ai pris beaucoup de plaisir à me replonger dans l’histoire de La Vérité sur l’affaire Harry Quebert. C’est un roman très bien construit, à la fois au niveau de l’intrigue et au niveau des personnages. On se laisse rapidement happé par le suspense et on enchaîne les pages sans s’en rendre véritablement compte. Si vous n’avez pas encore lu La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, je vous le recommande vivement. Il en est de même pour la série qui est particulièrement fidèle à son œuvre originale.

4 réflexions au sujet de “La Vérité sur l’affaire Harry Quebert – Joël Dicker”

  1. Pour moi, cela reste un roman à lire, même si l’auteur est un compatriote: je l’avais acheté à sa sortie, en me promettant de le lire une fois que la « Dickermania » serait retombée. Il est donc grand temps…
    Bonne soirée à vous!

    Aimé par 1 personne

  2. Bonjour et merci pour la question – la réponse serait vaste! 🙂 Dans le domaine du polar, la Suisse romande est dominée par les figures de Marc Voltenauer et Nicolas Feuz; il y a aussi pas mal d’auteurs qui jouent la carte du terroir. Côté littérature « blanche », il y a des personnes comme Thomas Sandoz, au beau travail stylistique, ou Jean-François Haas. En Suisse alémanique, je citerais encore Martin Suter.
    Il est à relever que pas mal d’auteurs sont édités en Suisse romande; les structures éditoriales sont souvent petites et exportent parfois peu leurs productions. Je vous invite dès lors à aller voir ce que font des maisons telles que Hélice Hélas, Bernard Campiche, L’Aire, Cousu Mouche, Faim de Siècle, Plaisir de lire, Slatkine, Kadaline, BSN Press, Gore des Alpes (oui, ils ont osé!), Favre,…
    J’espère vous avoir été utile avec ces quelques pistes! Et y a-t-il des écrivaines et écrivains à découvrir du côté de chez vous, à La Baule?
    Bonnes lectures et bonne journée à vous!

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour,
      Merci beaucoup pour cette réponse détaillée. Je ne connais pas du tout ces auteurs, ce sera l’occasion d’élargir mes connaissances et, peut-être, d’apprécier de nouvelles plumes !
      Par chez moi, il y a de nombreux auteurs qui proposent des intrigues régionales (les Pays de la Loire et la Bretagne sont des territoires à l’identité forte). Il y a notamment Daniel Cario, Colline Hoarau, Wanda-Dominique Tahar-Lang, Firmin Le Bourhis ou encore Jean Failler.
      Bonnes lectures également 🙂

      J’aime

Répondre à alytterature Annuler la réponse.