
Titre : Les Combattantes
Auteure : Adeline Fleury
Publication : 2022
Genre : fiction historique
Édition lue : Michel Lafon
Nombre de pages : 302
Statut : lu du 02/12/22 au 05/12/22
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Synopsis : Septembre 1914. Depuis six semaines, la guerre fait rage. Dans les Vosges, les forêts sont le terrain de sanglantes batailles. Face à l’afflux incessant de blessés, quatre femmes que tout oppose sont réunies au sein d’un couvent transformé en hôpital de campagne pour leur porter secours. Agnès, la mère supérieure, Marguerite, une prostituée sur les traces de son passé, Caroline, l’épouse d’un riche industriel, propulsée à la tête de l’entreprise familiale, et Suzanne, jeune infirmière recherchée pour meurtre…
Toutes quatre ont chacune à leur façon, avec leurs armes et leurs histoires, un rôle à jouer dans cette folie menée par des hommes. Elles sont la deuxième ligne, de redoutables combattantes contre l’ennemi allemand et la société patriarcale qui les oppresse.
Critique : En 2019, comme beaucoup de téléspectateurs, j’ai suivi avec attention la série Le Bazar de la Charité. Début 2022, c’est la version littéraire que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. Ainsi, lorsque j’ai vu la publicité pour la nouvelle saga historique de TF1, je n’ai pas hésité avant de lui consacrer quelques-unes de mes soirées.
Si vous lisez régulièrement mes chroniques littéraires, vous n’êtes pas sans savoir que j’apprécie les histoires qui ont pour contexte l’une des deux guerres mondiales. Si les conflits d’une telle ampleur me font froid dans le dos, je dois reconnaître qu’ils offrent de multiples scénarios pour donner vie à des histoires touchantes et percutantes. Les Combattantes est l’une d’entre elles. Effectivement, on suit tout au long du récit quatre femmes fortes, réunies par le destin. Si rien ne semblait pouvoir les mettre sur un même pied d’égalité, elles parviennent finalement à se faire une place de choix dans cette société où le patriarcat est encore roi. C’est ce que j’ai particulièrement apprécié dans cette série : les personnages principaux, mais aussi une grande partie des protagonistes secondaires, sont des figures féminines. Cela permet d’apporter un nouveau regard à la Première Guerre Mondiale, majoritairement dépeinte sous le point de vue des soldats, donc des hommes.
Toutefois, je dois avouer que j’ai été déçue par la mise en texte d’Adeline Fleury. Tout au long du roman, j’ai regretté qu’elle n’ait pas plus recours aux dialogues, afin de donner de la profondeur à sa plume. En privilégiant la description, j’ai eu la sensation que l’émotion était moins palpable que dans la série. Lorsque je regardais les épisodes, il m’est arrivé à plusieurs reprises de pleurer à chaudes larmes. Face au livre, je suis restée de marbre. Je ne pense pas que cela vienne du fait que je connaissais déjà l’histoire, puisque je n’ai pas eu le même ressenti avec Le Bazar de la Charité, qui avait réussi à me convaincre dans ses deux versions. En réalité, j’ai parfois eu l’impression qu’Adeline Fleury avait pris des notes au cours de la diffusion de la série et avait fait comme un compte-rendu. Je trouve cela dommage, car le contexte et le développement des personnages avaient tout pour que des émotions fortes soient ressenties.
J’ai également regretté que certaines scènes capitales de la série n’aient été résumées qu’en quelques lignes dans le roman. En fait, j’ai l’impression que le livre a été écrit à toute vitesse, de façon à ce qu’il soit publié rapidement après la diffusion des épisodes. Pourtant, il aurait gagné en qualité si le projet avait été davantage approfondi. Trop d’éléments ont été passés sous silence, tandis que d’autres sont sortis de nulle part. Vu le nombre de pages, je ne trouve pas cela vraiment logique.
En définitive, j’ai été contente de retrouver les personnages que j’avais tant apprécié rencontrer pendant la diffusion de la série. Malheureusement, la version littéraire m’a moins convaincue, en partie parce qu’elle me semble trop froide par rapport au script original.