Titre : Les Oubliés du dimanche
Auteure : Valérie Perrin
Publication : 2015
Genre : littérature contemporaine
Édition lue : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 410
Statut : lu du 01/03/19 au 02/03/19
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Synopsis : Faute de connaître son histoire, Justine, vingt et un ans, se passionne pour celle d’Hélène, pensionnaire, presque centenaire, de la maison de retraite où la jeune femme est aide-soignante. Sa vie est un roman : sa rencontre avec Lucien en 1933, leur amour, la guerre, le juif Simon planqué dans la cave, la trahison, la Gestapo, la déportation… Justine extorque peu à peu à la vieille dame de lourds secrets et finit par affronter ceux de sa propre famille.
Critique : J’ai eu le plaisir de rencontrer Valérie Perrin au salon Livr’à Vannes en juin 2018. J’avais entendu beaucoup de bien à propos de ses deux romans, Les Oubliés du dimanche et Changer l’eau des fleurs. Je suis donc allée à son stand dans l’objectif d’acheter les deux titres. Comme vous l’avez peut-être vu dans mes chroniques précédentes, j’avais pris énormément de plaisir à lire Changer l’eau des fleurs. C’est un roman qui m’a beaucoup touchée. J’attendais de ressentir les mêmes émotions avec Les Oubliés du dimanche. Ce fut le cas.
En effet, je me suis très vite attachée aux protagonistes et j’ai eu envie de découvrir leur histoire sans plus tarder. Ce roman est addictif, on enchaîne les chapitres sans s’en rendre compte, tellement on est emportés dans le récit de Justine et les nombreuses anecdotes qu’elle nous raconte à propos des résidents des Hortensias, la maison de retraite dans laquelle elle travaille. Les personnages sont bien travaillés et sont à la fois singuliers et ordinaires. Effectivement, tout au long du roman, Valérie Perrin délivre des détails les concernant, afin qu’on apprenne à les connaître et à les apprécier à leur juste valeur. Ils sont singuliers dans le sens où ils ont chacun une histoire qui leur est propre, avec des joies et des peines. Cependant, ils sont également ordinaires puisqu’ils vivent dans le même univers que nous, sont confrontés aux mêmes aléas de la vie et nous pouvons facilement nous identifier à eux. C’est un mélange judicieux qui renforce notre attachement vis-à-vis d’eux.
Les chapitres, quant à eux, sont courts, voire très courts (seulement une page ou deux, parfois), ce qui donne beaucoup de rythme au récit et nous encourage à lire toujours plus. De plus, on découvre au fil des pages des détails auxquels on ne s’attendait pas, concernant l’intrigue principale, ce qui bouleverse toutes les bases qu’on nous avait données au début du roman. Ces révélations, qui vont crescendo, renforcent le côté addictif du roman. On se demande jusqu’où l’auteure va nous emmener et c’est ainsi qu’on se retrouve à dévorer les 410 pages en quelques heures seulement. Les diverses intrigues qu’on suit au cours de ce roman sont toutes captivantes et racontées d’une manière différente. On pourrait penser que le schéma serait répétitif, étant donné que c’est la même plume qui est à l’origine de ces histoires, mais ce n’est pas le cas. Valérie Perrin a su adopter un point de vue original pour chaque récit, afin qu’il s’adapte à chaque personnalité des narrateurs mis en avant. Ainsi, on a vraiment l’impression de lire des témoignages, comme nos propres grands-parents pourraient nous raconter leur vie passée. Ce sont cette proximité et cette intimité qui nous touchent particulièrement en tant que lecteurs. Pour être tout à fait honnête avec vous, j’ai été émue aux larmes à plusieurs reprises durant ma lecture, touchée à la fois par la plume de Valérie Perrin, mais aussi par le récit en lui-même qui fait écho, sur certains points, à l’histoire de ma famille.
Enfin, j’ai été agréablement surprise par la fin du roman, puisqu’elle n’est pas celle à laquelle on s’attend au début de l’histoire. Sans trop vous en dire pour vous laisser le plaisir de le découvrir par vous-mêmes, ce dénouement fait preuve d’audace car l’auteure est allée à l’encontre, je pense, de la volonté de nombreux lecteurs. Il faut savoir nous bousculer de temps en temps pour nous proposer une petite pépite. C’est ainsi que je qualifierais Les Oubliés du dimanche.
Également de Valérie Perrin : Changer l’eau des fleurs
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