
Titre : Un jour viendra couleur d’orange
Auteur : Grégoire Delacourt
Publication : 2020
Genre : littérature contemporaine
Édition lue : Grasset
Nombre de pages : 263
Statut : lu du 16/09/20 au 19/09/20
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Synopsis : Tandis que le pays s’embrase de colères, Geoffroy, treize ans, vit dans un monde imaginaire qu’il ordonne par chiffres et par couleurs. Sa pureté d’enfant « différent » bouscule les siens : son père, Pierre, incapable de communiquer avec lui et rattrapé par sa propre violence ; sa mère, Louise, qui le protège tout en cherchant éperdument la douceur. Et la jeune Djamila, en butte à la convoitise des hommes, fascinée par sa candeur de petit prince.
Fureurs, rêves et désirs s’entrechoquent dans une France révoltée. Et s’il suffisait d’un innocent pour que renaisse l’espoir ? Alors, peut-être, comme l’écrit Aragon, « un jour viendra couleur d’orange (…) Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront ».
Dans un style lumineux, vibrant, une grande histoire d’humanité retrouvée.
Critique : Depuis 2016, j’ai instauré un nouveau rituel qui consiste à lire un roman de Grégoire Delacourt chaque année. Après avoir lu L’Ecrivain de la famille, La Liste de mes envies, Les quatre saisons de l’été et Danser au bord de l’abîme, j’ai décidé cette fois-ci de me plonger dans le dernier titre de l’auteur, Un jour viendra couleur d’orange.
Comme dans la majorité des cas, je n’ai pas lu la quatrième de couverture avant de débuter ma lecture. Je ne savais donc pas ce qui m’attendait avec ce nouveau récit. De ce fait, j’ai pu me laisser porter au fil des chapitres, sans avoir de préjugés ou d’attentes particulières. Je pense que c’était mieux ainsi, puisque je ne suis pas certaine que je me serais naturellement tournée vers un roman dans lequel il est question en grande partie des manifestations des gilets jaunes, cette période ayant été anxiogène pour moi. Finalement, j’ai trouvé le récit de Grégoire Delacourt très juste, nous offrant une nouvelle vision de ces événements, directement de l’intérieur. Cela vient, bien sûr, de l’écriture de l’auteur, qui est toujours aussi singulière et percutante, mais aussi de ses protagonistes.
Effectivement, ces derniers sont à la fois complexes et ordinaires, similaires à n’importe quelle personne que nous pourrions croiser dans la rue. Et pourtant, au-delà de leur simplicité, ils ont tous une personnalité bien affirmée, qui leur est propre et les rend uniques. Je fais notamment référence à Djamila, Geoffroy, Hagop Haytayan et Louise, quatre figures importantes d’Un jour viendra couleur d’orange. J’ai particulièrement aimé leur volonté de s’affranchir des règles que la société nous impose au quotidien, afin de vivre comme ils l’ont décidé. Ils font preuve d’une force de caractère, bien qu’ils n’en soient pas toujours conscients, et nous poussent à en faire de même pour enfin apprécier la vie à sa juste valeur. Mon coup de cœur va à Geoffroy et au duo qu’il forme avec Djamila. Atteint d’un trouble autistique, il voit le monde à sa façon et l’appréhende à travers un code couleurs précis et des rituels bien définis. Au contact de Djamila, il a su s’ouvrir et évoluer, pour le plus grand bonheur de sa mère, Louise. J’ai été sincèrement touchée par son histoire et ce qu’il est devenu page après page. On ne peut que s’attacher à lui et espérer que les choses aillent de mieux en mieux pour lui.
Pour conclure, j’ai une nouvelle fois été convaincue par le récit de Grégoire Delacourt. Il a su proposer une histoire forte, bouleversante et pleine d’humanité. Comme cela a été le cas dans chacun des romans que j’ai pu lire de l’auteur, il est parvenu à proposer des personnages aboutis et une intrigue émouvante. Je vous recommande de découvrir à votre tour Un jour viendra couleur d’orange.
Egalement de Grégoire Delacourt : La Liste de mes envies + Les quatre saisons de l’été + Danser au bord de l’abîme
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