Le monde de l’entrepreneuriat est, pour beaucoup, associé aux notions de « croissance », de « développement » ou encore de « productivité ». Si cela convient à un certain nombre de chefs d’entreprise, qui décident de mettre leur vie au service de leur carrière, d’autres ont inversé la tendance, en mettant leur travail au profit de leur vie personnelle. Un terme a d’ailleurs vu le jour pour qualifier cette pratique, il s’agit du slow freelancing ou du slow entrepreneuriat.
Sur le même principe que le mouvement du slow food ou du slow marketing, le slow freelancing a pour objectif principal de ralentir la cadence, pour privilégier la qualité à la quantité.
Je vous présente, dans ce nouvel article, ce mode de vie qui prend progressivement de l’ampleur, notamment chez les 25-35 ans.
Définition du « slow freelancing »
L’univers entrepreneurial, s’il est synonyme de liberté et de tous les possibles pour certains d’entre nous, est pour beaucoup impitoyable. Effectivement, chaque jour, ce sont plusieurs dizaines, voire centaines ou milliers, d’articles et de publications sur les réseaux sociaux qui nous poussent à faire toujours plus de chiffre d’affaires et à développer nos produits et services. Cela vient notamment de la société consumériste dans laquelle nous évoluons et de l’idée que, pour être heureux au quotidien, il faut nécessairement avoir des journées bien remplies, rythmées par les réunions, l’acquisition de nouveaux clients et la signature de contrats juteux.
Vous vous en doutez, cette vision de l’entrepreneuriat a dû en décourager plus d’un de se lancer dans le projet qui lui tenait pourtant à cœur. Comme nous avons pu l’aborder succinctement dans l’introduction, une alternative existe pour faire face à cette lourde pression sociale. Il s’agit du slow freelancing.
Le slow freelancing est défini selon l’idée qu’un indépendant ne doit pas nécessairement être confronté sans cesse au stress et aux semaines de travail qui n’en finissent plus. Pour développer sereinement son activité et la faire prospérer, il prend en compte, au contraire, que son état physique et moral est à préserver au maximum. Ainsi, plutôt que de miser sur des week-ends et jours fériés travaillés, sur des années sans vacances concrètes et sur un enchaînement sans pause des missions et des clients, il donne la priorité à son bien-être. L’adepte du slow freelancing est à l’écoute de ses besoins, aussi bien en termes de santé, de rythme, que de finances. Il définit alors son activité de façon à ce qu’elle lui permette de trouver son équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
La notion de slow freelancing est également liée à une démarche écoresponsable. En effet, l’indépendant qui choisit ce mode de vie accorde une grande importante à l’environnement et à l’impact que son activité peut avoir dessus. Les choix qu’il fera pour maintenir son entreprise à flot se baseront sur des enjeux écologiques.
Quels sont les avantages à adopter le slow freelancing ?
Le principe du slow freelancing peut sensiblement varier d’un indépendant à un autre. Cela s’explique en partie par le fait que chacun a des objectifs et une vision de la vie différents. Néanmoins, cette façon de travailler, qui est également applicable à son temps personnel, vous permet de bénéficier d’avantages qui correspondent à un grand nombre d’entrepreneurs.
Trouver un équilibre vie professionnelle / vie personnelle
Quelle que soit votre activité, la force de votre entreprise en tant que freelance, c’est vous-même. Ainsi, si vous voulez que votre projet entrepreneurial perdure, il est nécessaire que vous preniez soin de vous. Pourtant, pendant les premières années de freelancing, il n’est pas rare de travailler la semaine comme les week-ends et de faire une croix sur les vacances. Plusieurs raisons peuvent vous mener à un tel extrême : l’instabilité financière, la peur de manquer une belle opportunité, ne pas savoir dire « non » ou encore la crainte que vos clients se tournent vers la concurrence. Toutes ces pensées sont légitimes, mais sur le long terme, elles sont néfastes pour vous et votre entreprise.
En optant pour le slow freelancing, vous allez pouvoir progressivement trouver votre rythme de croisière, vous menant ainsi à un équilibre vie professionnelle/vie personnelle qui vous convient. Cela varie d’une personne à une autre, le principal étant que votre mode de vie vous ressemble et réponde à vos besoins.
Travailler moins, mais mieux
Pour trouver cet équilibre vie professionnelle/vie personnelle, il est bien souvent indispensable de revoir son rythme de travail. Ainsi, le slow freelancing défend l’idée de travailler moins, mais mieux. Le but n’est pas que vous soyez en difficulté financièrement à la fin de chaque mois, ni que vous rendiez un travail bâclé à vos clients. En revanche, il s’agit de trouver des astuces qui vous permettent d’effectuer vos prestations en toute efficacité. Cela peut notamment passer par la désactivation des notifications, mettre votre téléphone en mode avion ou encore ne travailler sur les tâches qui vous demandent de la concentration qu’aux heures où vous êtes le plus en forme. L’avantage du freelancing est de pouvoir choisir les horaires que vous souhaitez pratiquer. Si vous n’êtes pas à l’aise avec les heures de bureau, libre à vous d’adapter votre organisation pour répondre aux attentes de vos clients, sans subir une quelconque pression.
En agissant ainsi, vous remarquerez rapidement que le temps passé sur vos missions est optimisé, sans pour autant en négliger la qualité. Pour renforcer les résultats de cette pratique, il est également important de ne pas sous-estimer ses tarifs. En facturant vos services à leur juste valeur, vous constaterez que rien ne sert de faire des semaines où vous ne comptez plus vos heures.
Avoir une entreprise en accord avec ses valeurs
Prendre le temps de penser à votre entreprise et aux valeurs que vous souhaitez transmettre par son intermédiaire est un passage incontournable. En ralentissant le rythme, vous allez être, tôt ou tard, confronté à des choix : refuser des missions par manque de temps ou parce qu’elles ne sont pas alignées avec votre vision des choses, limiter votre utilisation des réseaux sociaux à certaines applications, privilégier le contenu de qualité à la quantité, mettre en place des side business ou encore éliminer les newsletters et autres mails inutiles.
L’objectif est de vous libérer des contraintes qui pèsent sur votre entreprise, mais aussi sur votre bien-être. Vous redonnez ainsi la priorité à ce qui vous apporte du bonheur ou qui représente un véritable intérêt pour la prospérité de votre entreprise.
Pour conclure, le slow freelancing, plus qu’une nouvelle tendance, est un mode de vie et de pensée qui s’inscrit dans cette volonté de se reconnecter à l’essentiel, tout en adoptant une démarche écoresponsable.
Toutefois, il s’agit d’un concept dont la définition peut sensiblement varier d’un indépendant à un autre. N’hésitez pas à partager en commentaire votre propre vision du slow freelancing, afin de partager votre expérience avec d’autres aspirants.
Si vous souhaitez apprendre à ralentir, je vous invite à vous abonner à ma newsletter, Pause Cappuccino.
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